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Football aux JO 2024 : Marie-Antoinette Katoto, l’indispensable buteuse des Bleues

La statistique est impressionnante. Depuis le début du tournoi olympique de football, Marie-Antoinette Katoto a inscrit 83,3 % des buts de l’équipe de France. Si le pourcentage est digne du score électoral d’un dirigeant autocratique, la dépendance offensive des Bleues à leur avant-centre tient carrément à la sujétion.
Samedi 3 août, au stade de la Beaujoire, à Nantes, les Tricolores affrontent le Brésil pour une place en demi-finale. La Seleçao sera privée de l’icône Marta, 38 ans, suspendue pour la rencontre après un carton rouge reçu contre l’Espagne. Mais le groupe d’Hervé Renard mise tout de même sur une belle performance de Marie-Antoinette Katoto, joueuse la plus prolifique de la compétition, avec cinq buts dont deux doublés, et principal atout en attaque des Françaises.
« Je ne sais pas pourquoi [les défenseuses adverses] ne veulent pas me marquer », s’était amusée l’intéressée, mercredi, après la victoire face à la Nouvelle-Zélande en phase de groupes. Dans les rangs tricolores, on reconnaît sans ambiguïté la « Katoto dépendance », pour reprendre l’expression d’Amandine Henry. Une efficacité appréciée par le sélectionneur, qui ne cesse de demander à ses joueuses d’être plus tueuses devant les buts : « Marie, de par son efficacité, emmène les autres avec elle. Il lui suffit de pas beaucoup d’occasions pour marquer. Elle est dans une belle forme. »
A 25 ans, la native de Colombes (Hauts-de-Seine) a longtemps paru maudite dans les grands championnats. En 2019, lors de la Coupe du monde en France, elle avait été laissée de côté par la prédécesseure d’Hervé Renard, Corinne Diacre. A l’époque, pourtant, elle est la meilleure buteuse de la Division 1 et a été élue meilleure espoir du championnat.
Pourquoi se priver d’un tel talent ? Sans en savoir plus, on évoque alors son comportement lors du Mondial 2018 des moins 20 ans. Trois ans plus tard, son sélectionneur, Gilles Eyquem, précise au Monde que « la difficulté de Marie-Antoinette, pendant cette compétition, à aller vers les autres et à s’intégrer dans un groupe a certainement compté ». Sans elle, l’équipe nationale sortira du Mondial à domicile en quarts de finale, face aux Etats-Unis.
Les voies de Corinne Diacre sont impénétrables et le coup est difficile à encaisser pour la joueuse. « Les six mois suivants, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre, d’autant que les explications étaient bancales, livre la joueuse au Monde, début juillet. Je m’y suis fait. Je n’ai pas lâché, j’ai continué à jouer au foot. »
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